Simon pour de bon - Marseille 2007

Publié le par Françoise

open132007_18020484.jpgLe Français semble avoir vaincu ses doutes. Il affronte aujourd'hui en demi-finales Söderling, tombeur de Gasquet.

D'abord il se fit une montagne de Jonas Björkman. Une baleine bien sûr. Le temps de se retrouver mené 5-3. "Le temps de me rendre compte qu'il ne venait pas au filet et que son service n'était pas si terrible." Il aligna 12 points pour mener 6-5. S'il gâcha deux balles de sets sur service adverse, l'estocade arriva inexorablement dans le tie-break. La suite fut une formalité pour le Français : double-break et 6-2 pour finir. Björkman, qui fait de la résistance (34 ans et 47e àl'ATP), a paru dépassé sur une surface qui pourtant l'avantageait. Le mode d'emploi anti-Simon circulait sur le circuit depuis six mois. Mais depuis le temps qu'il se fait charcuter en chip de revers, Simon a fini par trouver la parade. Björkman, ignorant que le Français a changé de coach depuis dix jours, a voulu lui servir la même soupe. Pourtant, ce n'est pas l'arrivée de Thierry Tulasne à ses côtés qui a changé la donne sur le plan technique. Le nouveau coach met les choses au point : "S'il joue bien aujourd'hui, c'est grâce au travail fait cet hiver avec Jérôme Potier et Rodolphe Gilbert." Pourtant hier, l'intéressé lui rendait un hommage : "Thierry a su trouver les mots pour me redonner confiance." Simon est arrivé avec une victoire en dix tournois à Marseille dans cette épreuve qui lui avait permis de se faire un nom, il y a deux ans, en battant déjà un Suédois, Thomas Johansson. Il était alors sous la coupe de... Thierry Tulasne. Suivit un long intermède avec Jérôme Potier, un entraîneur avec qui il eut une longue complicité.

Porte-drapeau fédéral

"La rupture a été douloureuse", avouait-il hier. "Après plusieurs discussions avec Patrice (Dominguez, le DTN), on a décidé mon retour avec Thierry." La transition s'est faite en douceur. "D'autant que je lui dit à peu près les mêmes choses que Jérôme", précise l'intéressé. "Avec Gilles l'important est d'arriver à lui faire prendre les bonnes décisions, en faisant en sorte que ça vienne de lui." Longtemps, il a cultivé sa différence. Dans sa façon de s'entraîner, en match exclusivement. La recette fonctionna bien tant qu'il empila les matches sur le circuit inférieur (plus de 100 une saison). Pas de gammes sur un court et pas de physique. "Ca fait un bout de temps que je suis devenu sérieux", affirmait-il hier. Un fait que confirme son coach à même de jauger la différence. "Ca ne sera jamais Yannick Noah mais ça n'est pas non plus le premier Gilles que j'ai connu." Plus bosseur et moins stéréotypé dans son jeu.

Il aurait pu rebondir en rejoignant le groupe des transfuges fédéraux passés chez Lagardère. "On appelle ça "traverser la rue" dans notre jargon", dit-il malicieux (le Paris Jean-Bouin n'est guère éloigné de Roland-Garros). "Moi, je veux rester à la fédé." Parce que les sirènes de Lagardère ne lui ont rien chanté ? "J'en connais un paquet qui n'ont pas été sollicités mais qui ont pourtant été accueillis à bras ouverts." Jouer les porte-drapeaux pourrait être une belle motivation supplémentaire aujourd'hui contre un autre Suédois, Robin Söderling (26e ATP).

Par Pascal Coville - L'Equipe, 17.02.2007

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