Rusé comme un renard - Valence 2006

Publié le par Françoise

Premier carré pour Simon
Gilles Simon s’est qualifié hier pour les demi-finales du tournoi de Valence, en Espagne. C’est la première fois que le jeune Français (21 ans, 86e ATP) atteint ce stade de la compétition. Mené 6-3, 4-2, balle de double break, avant de s’imposer 3-6, 7-5, 6-3 au deuxième tour contre Davide Sanguinetti (52e), Simon a parfaitement négocié hier son quart de finale contre Andreas Seppi (54e, 7-6, 7-6). « J’avais raté ma tournée américaine sur dur (trois matches, trois défaites), alors que le ciment reste ma meilleure surface, mais je ne fais aucun blocage sur terre, assurait hier Simon. Depuis mon retour de Miami, ça faisait deux semaines que je m’entraînais bien et que j’avais hâte de reprendre la compétition. Contre Seppi, je n’ai rien fait d’incroyable mais je suis resté solide, je ne l’ai pas lâché de tout le match. » Simon est déjà assuré d’occuper lundi le meilleur rang de sa carrière (tout près de 70e). Quant au prix d’une place en finale ? Une victoire aujourd’hui contre Fernando Verdasco.

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Simon s’affirme

À vingt et un ans, le jeune Français disputera aujourd’hui sa première finale sur le grand circuit contre l’Espagnol Nicolas Almagro.

« C’EST NORMAL, comme il a joué toute la semaine avec moi, le coup droit de Verdasco ne pouvait pas le gêner ! » Toujours enclin à la plaisanterie, Jérôme Potier, entraîneur de Gilles Simon et gaucher comme l’Espagnol, buvait du petit-lait, hier, après la victoire du Français sur Verdasco en demi-finale du tournoi de Valence (6-2, 7-6). Seule petite déception, pour sa première finale d’un tournoi du « grand » circuit ATP (la quatrième d’un Français cette saison), Simon ne rencontrera pas Marat Safin comme il l’espérait, mais un autre jeune Espagnol, Nicolas Almagro, vingt ans et 77e mondial. Servant à 4-3 dans le troisième set du match qui opposa un peu plus tard les deux hommes, le Russe s’est en effet donné une entorse à la cheville gauche, terminant la rencontre sur une jambe (6-2, 2-6, 6-4).
Déjà vainqueur des Italiens Davide Sanguinetti (52e ATP) et Andreas Seppi (54e ATP) aux tours précédents, Simon (86e ATP) a réussi une nouvelle perf en demi-finale puisque Verdasco (34e ATP) le devance de plus de cinquante places au classement. Il la doit avant tout à sa grande lucidité sur le court. Poids léger, très mince, il savait ne pas pouvoir rivaliser en puissance avec un adversaire deux fois plus musclé que lui. Il décida donc de miser sur la patience pour l’emporter : « J’ai vu assez tôt qu’il n’arrivait pas à me déborder et qu’il avait tendance à s’énerver, précisait-il. Vers la fin du premier set, il s’est mis à beaucoup donner. »

« Rusé comme un renard »

Ces cadeaux de l’Espagnol lui permirent ainsi de remporter les trois derniers jeux du set. Le deuxième démarra moins bien avec un break cédé à 3-1,mais repris à 4-4. L’Espagnol échappa à une première balle de match à 5-4, quand le Français sortit un revers dans l’échange, mais il s’inclina au tie-break en sortant lui-même deux revers de suite, après que Simon se fut assuré un petit avantage en enchaînant, par surprise, service et volée pour mener 5 points à 4.
« Il est déjà rusé comme un renard, s’amuse Potier, il ne lui manque plus que la force du bison ! » Entre coach et joueur, le débat porte depuis longtemps sur la quantité des efforts à l’entraînement, comme le reconnaît très sincèrement Simon : « C’est vrai que je préfère de loin les matches... » Mais dix jours de boulot intensif au retour d’une tournée américaine plutôt ratée semblent lui avoir fait du bien : « Il a un excellent coup d’oeil, il est très rapide et endurant, constate Potier, il ne lui manque que de la puissance dans les jambes. Une fois qu’il l’aura, on pourrait avoir des surprises avec lui. »
On en avait déjà eu en début d’année quand Simon avait battu Nicolas Massu puis Tomas Berdych pour atteindre le troisième tour de l’open d’Australie au lendemain d’un succès au tournoi challenger de Nouméa. Une victoire aujourd’hui n’en constituerait pas vraiment une car, entre Almagro et lui, l’écart au classement n’est pas assez grand pour être significatif. « Je ne l’ai jamais rencontré, mais je le connais bien, explique-t-il. Il est très puissant des deux côtés et pas facile à manoeuvrer. » L’Espagnol est aussi enthousiaste. Un peu trop même au goût de Marat Safin, qui refusa de lui serrer la main à la sortie du court. Le cri de joie d’Almagro après avoir égalisé à 4-4 au troisième set, juste après sa blessure, lui avait à l’évidence percé les oreilles.
PHILIPPE BOUIN

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Simon dépassé
Le Français n’a pas su négocier la première finale de sa carrière.
EH OUI ! GILLES SIMON dispose peut-être de la ruse proverbiale du renard, mais il n’a pas encore la force du bison, comme le regrettait son entraîneur, Jérôme Potier, samedi. Le portrait animalier s’est vérifié cruellement, hier après-midi à Valence, à l’occasion de la première finale du Niçois (vingt et un ans) sur le circuit principal. Débordé par la puissance de l’Espagnol Nicolas Almagro, vingt ans et 77e ATP, Simon a d’abord dérouillé dans un premier set perdu 6-2, qu’il qualifia après-coup de « carnage ». Breaké d’entrée de seconde manche, il rééquilibra pourtant peu à peu le rapport de force en décidant – enfin – de se secouer. « Au début, je pensais juste à mettre la balle dedans, histoire de me régler, expliqua-t-il. Mais j’aurais dû me rendre compte plus tôt que ça ne servait à rien de temporiser. » Sur le tard, Simon accepta moins de subir, mais vendangea plusieurs occasions de chiper le service d’Almagro, un terrien d’Espagne, lifteur, solide et cavaleur. Après une heure dix-huit de bataille à armes inégales, Simon s’inclina (6-2, 6-3) et laissa son bourreau recevoir une jolie ovation récompensant un parcours épatant au cours duquel il bordura notamment Ferrero et Safin. Le tout après être sorti des qualifications ! Promu ce lundi au meilleur classement de sa carrière (autour de la 70e place), regonflé après une tournée américaine « bien pourrie », Simon devait s’envoler, ce matin aux aurores, vers Monte-Carlo, où une wild-card lui donnait le droit d’entrer dans le tableau (il affrontera le qualifié russe Gabashvili). « Maintenant, j’ai davantage d’ambitions, dit-il. Avec mon classement, je vais devoir affronter régulièrement des mecs du top 50. Je pense que j’ai le niveau pour m’ensortir et enmêmetemps je sais aussi que je suis capable de prendre des taules contre ces types-là. » – F. Be.

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